« L’aigle, avec les couleurs nationales, volera de clocher en clocher jusqu’aux tours de Notre-Dame ! »
1 er mars 1815, Golf Juan, Napoléon à l’armée.
Le Dauphiné, et tout particulièrement sa capitale Grenoble étaient en émoi depuis plusieurs semaines quand tout à coup à
la nuit tombée, ce fut l’effervescence derrière la porte de la ville. L’Empereur venait d’arriver. Il était là, accompagné de quelques soldats attendant que Grenoble leur ouvre ses portes.
Quelques acclamations, timides au départ, enflèrent jusqu’à devenir en un instant un fantastique feu d’artifices de hourras, de vivats…
Napoléon Bonaparte avait quitté son ile d’Elbe et débarqué le 1er mars 1815 au Golf Juan. Le 7, il arriva donc à Grenoble et prit ses quartiers à l’hôtel des « Trois Dauphins. » Le 8 mars, à la recherche d’une « plume », le Maire de la ville lui présenta Jacques-Joseph « Champoléon. »
(Lors de cette rencontre, l’Empereur s’écria : « c’est de bonne augure, il possède la moitié de mon nom ! ») Il arriva quelques fois en effet que le nom Champollion soit égratigné en Champoléon. Je laisse les lecteurs seuls juges de l’utilisation « opportune » dans la circonstance de cette « erreur volontaire ».
La suite sera connue sous le nom des « Cent Jours »…
Les mois qui défileront après ces évènements ne seront que boire et déboire pour la fratrie Champollion, qui aura à faire face comme de coutume dans pareil cas à une « chasse aux sorcières ».
Exit la publication du dictionnaire copte par l’Institut.
Adieu bibliothèque, adieu journaux…
Bonapartistes contre Royalistes, Royalistes contre Bonapartistes…
« La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d’homme. »
Albert Camus
J’ajouterai : et c’est tant mieux !
Si le fil ténu reliant Jean-François au déchiffrement se fait quasi invisible en ces temps de guerre, il n’en est pas moins existant et de plus résistant.
Je rajouterai : et c’est encore tant mieux ! Car, la priorité face à certains excités quels qu’ils soient, n’est pas artistique mais physique !
Le résultat de tout ceci : Éloignement et confinement à Figeac pour l’un, comme pour l’autre (accompagné du petit Ali, fils de Jacques-Joseph.)
C’est un moindre mal, les douze balles au pire, la prison au mieux ne sont peut-être pas passées si loin que ça…
« J’ai considéré ensuite toutes les oppressions qui se commettent sous le soleil ; et voici, les opprimés sont dans les larmes, et personne qui les console ! ils sont en but à la violence de leurs oppresseurs, et personne qui les console. »
L’Ecclésiaste
« Avance avec des pieds d’éveil sur les pavés d’oubli. »
Carnet du méditant
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