Le fort du “hale“…
Je me vois…
Je suis de dos, imposant, massif, parmi d’autres comme moi, ruisselant de sueur et luisant d’onguents sous les rayons du soleil au zénith. Le chemin qui nous mène (mes acolytes et moi) vers un lieu qui ne me dit rien est abrupt. Le corps de métier auquel j’appartiens est particulier, élitique. Trois idées résonnent en mon intérieur: la pierre lourde, la précision, l’Éternité Royale.
Je questionne:
- Pourquoi ces perruques sur vos tête ? La réponse fuse, nette, précise, immédiate...
- Pour empêcher les rayons de Râ de nous assommer!
Pourquoi ces gardes vous tournent le dos ?
- Nous ne devons être connus et reconnus par personne, pas même d’eux.
Apparemment, lorsque nous travaillons, aucune âme qui vive sur ce site autres que les nôtres. Ma compagnie s’active, nos gestes d’une redoutable précision s’enchainent entre force et finesse. On veut me fait savoir notre savoir-faire mais rien sur les rites, les secrets et les Dieux.
(De retour sur le chemin) Je me vois avancer d’un pas décidé, suprêmement fier d’être l’un de ceux-ci. Une seule fois, le songe s’est poursuivi dans la nuit…
Le ciel étoilé éclaire notre chemin. Nous arrivons au pied d’une petite montagne, nous y pénétrons par un accès discret, ridicule, invisible. Un escalier aux marches irrégulières s’enfonce dans les ténèbres. Une oppression terrifiante nous surprend tous lorsque nous débouchons dans une salle. Le Roi défunt ou son image ou son “hologramme“ apparaît devant nous. À y repenser, nous étions pétrifiés. Rangés côte à côte, plein de vie, plein de force, sûrs de nous, nous nous sommes courber vers l’avant par déférence puis avons commencé chacun notre travail. Je garde en mémoire l’odeur particulière qui saturait ce lieu.
Puis soudain, plus rien, la scène s’arrête nette. Pourquoi ? Je pense souvent à cela. J’essaie de m’en souvenir, d’y revenir, mais rien à faire. On ne veut plus de moi ? Peut- être ne suis-je pas encore prêt.
Courte scène de vie d’un bijou…
La chambre est haute de plafond, de nombreux piliers dessinés, peints, colorés se dressent ici et là. Suis-je un homme ? Suis-je une femme ?
Des gens passent en effectuant de petits pas. Je vois des hommes totalement rasés, sandales tressées, vêtus d’un unique pagne blanc, et tous à leur cou porte comme un plastron émaillé ? Je vois des femmes vêtues de robes plissées, légères, nu-pieds, les bras chargés de bracelets...
Je suis a-demi couché(e) parmi des tas d’étoffes blanches ou chamarrées, je décide de me lever…Sur ma gauche, un petit meuble en marqueterie, dessus est posé un bijou dont il m’est impossible de déterminer le genre: bague ? Bracelet ? Pendentif ? Sa vue rapetisse ou s’agrandie lorsque je le regarde. Il m’est impossible de le ou la prendre.
Après un retour de ce songe, intrigué, je demandais à mon ami artiste d’en effectuer un prototype en « bague » , petit anneau s’épaississant pour moitié et couvert d’inscriptions, de signes, surmonté en sa plus grande épaisseur d’une petite pyramide de pierre rouge au pyramidion doré. Depuis, plus de songe…
Confidences entre “lions“…
Paris, Grand Palais, 1993, exposition “Le Pharaon-Soleil“. Je pénètre en cette Égypte émouvante, envoutante, sans prendre garde, ébloui, admiratif, convaincu du mystère lorsque tout à coup en arrivant dans une pièce s’impose devant moi cette statue de lion. Elle m’appelle, je m’approche, irrémédiablement aimanté, prêt à la toucher quand tout à coup frôlant son contact ma tête se lève, mon âme s’élève… Cela dura une seconde? Peut-être plus, peut-être moins… Défilaient néanmoins minutes, heures, jours, mois, une vie ?
Que puis-je dire? Sans aucune volonté de ma part ma tête s’est brusquement levée, mon âme fut littéralement aspirée. Je me revois dans cette position, subissant cette “succion“ spirituelle sans que je n’ai pu esquiser le moindre mouvement ou geste, résistance ou obstruction. L’impression qui m’en reste est précise et en même temps flou, nébuleuse. J’ai revu “ma“ vie dans un même pays à une vitesse inouïe…
J’ai voyagé “autrement“…
Le Nil a fait son lit chez sa sœur la Seine…
Toute action véritable doit être animée d’un souffle, d’une intention spirituelle ; Elle devient par là même une forme d’adoration. De même qu’une attitude spirituelle peut être particulièrement porteuse d’une action libre ,efficace.
Faouzi Skali (XXème siècle)
L’African King sent qu’il va se plaire ici chez sa sœur la Seine. Le Dieu Hâpy, Nil en crue, déborde de joie en quittant Assouan, Abou-Simbel, les Pyramides. Il traverse notre mer plus bleue que les cieux pour amerrir ici devant un Havre en paix, saluant Rouen là où la Seine l’attend.
Flot dessus flot dessous, le Nil et la Seine cheminent paisiblement. Vois, sous ce pont Mirabeau coule moi, la Seine... Mes plus beaux atours capitalisés pour qu’un jour tu me viennes, toi mon frère Roi, visiter ta sœur ici Reine. Paris-Le Caire, Damiette-rosette, Alexandrie- Giverny, admirons-là les jardins suspendus dans l’étang… Voguons encore ondulons toujours et arrivés à Langres, n’oublions pas de faire demi- tour…
Nous voici enfin tous deux réunis à Paris pour lui, notre déchiffreur, pour notre Séghir.
Le Nil s’émeut de toute cette mise en Seine, que de ponts que d’arches à Notre-Dame, la Conciergerie, le Louvre, les Tuileries. Les mondes anciens dorment là en paix pour des siècles et des siècles. Il reconnaît au travers de quelques vitres sa civilisation, un peu de sa chair un peu de son sang, mille gloires passées, momifiées, étalées, ordonnées, magnifiées, classées, mobiliers sculptés, bijoux finement ciselés…
- Mon frère, tu vois là l’une des parties du Grand-Œuvre de notre petit Jean-François : votre musée égyptien à tous les deux initié ici par lui rien que pour toi, et crois-moi, réaliser ceci à son époque après avoir commencé à te déchiffrer, inventer une muséologie pour mieux te montrer, ce ne fut pas une mince affaire, c’était pour un clou une guerre… Ta Grandeur, thématique, chronologique, pédagogique resplendit grâce à lui, ta Majesté recouvre ici ses couleurs et sa chaleur…
- Oui ma sœur, je sais et lui en savons gré… Depuis mille cinq cent ans ils étaient tous à nous regarder, à nous réinventer, lui était le seul à nous voir, à nous comprendre, à nous aimer et c’est pour cela que nous l’avons adopté.
Le Nil s’immobilise soudain... - Par Amon-Râ, qu’est-ce cela, une modernité ?
La Seine de répondre : Une pyramide de verre inversée, Majesté… Oui c’est cela notre modernité, et comme tu le vois, son sens en est clair, en avant toute, direction le centre de la Terre…
Oh, fait le Nil, sacrilège ! Du verre à l’envers, pourquoi ce sens contraire? L’énergie inversée vers le centre de la Terre donne un vrai “brouillon“ de cultures ! Attention à la rime avec… Enfer ! Pour nous autres égyptiens, c’est heureusement différent car étant nés de la lumière, nos têtes regardent toujours vers le haut, attirées vers elle pour finalement y revenir… L’on peut dire qu’en fait notre Séghir en connaissait un sacré rayon en choisissant ce rai de Rê.
La Seine s’étonne… De quelle Lumière parles-tu?
De la Lumière reliant “l’intérieure“ à “l’extérieur“. C’est en cela que notre enfant Jean-François est “unique“, car lui l’a captée, apprivoisée, elle irradie en lui, le guidant, l’éclairant, et dorénavant il sait…
La Seine : “savait“…
Le Nil : non, je dis bien “sait“ ! Car il est ici, bien présent, toujours vivant…
L'âme de l'homme est toujours en mouvement, sans limite, une étoile qui file dans l'infini vers ce grand but où elle fusionnera avec la LUMIÈRE DU TOUT. Une lumière dans la lumière. Voilà ce que tu es maintenant si tu sais convertir ton regard. TU AVANCERAS TOUJOURS, SOUTENU PAR LA LOI DE LA CAUSE ET DE L'EFFET JUSQU'AU MOMENT OÙ LES DEUX DEVIENDRONT UN. LA CAUSE ET L'EFFET FUSIONNERONT DANS LA LUMIÈRE.
Hermès Trismégiste
Je vais te narrer un petit conte :
Il était une fois au ciel une barque solaire qui voguait, errait, chahutée entre vents contraires et vents savants. Ses lumineux occupants, Dieux et Déesses d’antan, s’ennuyaient tant dans cette sombre éternité que n’y tenant plus, ils s’imaginèrent un “descendant“, un enfant. La déesse Maât pris alors leur vœu entre ses mains, en modela un petit être, l’embrassa, le déposa sur un petit morceau de nuée puis ensemble ils soufflèrent à son arrière de leur air divin le dirigeant vers la Terre…
Le petit figeacois, grandit, appris, et plus tard après quelques décennies …
S’étant endormi dans une tombe, Jean-François Champollion rêvait. Il errait dans la Douât, assis dans la barque de nuit attendant la douzième heure afin de s’installer dans la barque de jour afin de renaître Égyptien. Ces onze premières heures, il les passa à nous interroger, à nous exposer ses travaux.
Alors nous autres, souriants, emprunts pour lui de la tendresse éternelle, nous lui adressions en retour ce message : De tes douze heures (portes) pour ressusciter dans nos sables d’Égypte, tu n’en as franchi que les quatre premières… Souviens-toi de ce chiffre 4 ; 4ème jour du mois de mars, 4ème heure au matin, n°4 de la rue Favart. Sur la balance de la cinquième porte, pose ton cœur sur l’un des plateaux et si tu es prêt, alors et seulement alors ton âme l’ouvrira. Et cette cinquième porte, tu as deviné ma sœur, est la plus délicate à franchir, car derrière, se situe le début d’un autre monde, notre monde. Les informations circulaient entre lui et nous mentalement, un échange “inter-âmes“. Son esprit léger tournoyait au-dessus de son corps en bas endormi, alourdi de cultures et d’histoires et de savoirs. Il était toujours précis dans son questionnement, avide de tout connaître, fatigué par des siècles de combats de tous ordres, dévitalisé par les immoralités. Son cœur tenait en équilibre sur la balance de Maât, cela ne suffirait pas pour accomplir sa mission. Son génie jailli… Il inséra dans son cœur pur un hiéroglyphe, la clé de vie Ankh qui alliée à son âme limpide lui permettrait d’ouvrir cette cinquième porte. La balance pencha du bon côté. Il réalisa pleinement qu’en la franchissant il partirait définitivement, il se déshumaniserait, disparaîtrait pour renaitre initié de nouvelles connaissances, un "ancien“ devenu nouveau. Nous le regardions, endormi dans la tombe quand soudain il eut un cri déchirant : “Zoraïde“ ! Il se réveilla cherchant dans la pénombre sa fille chérie… Nous en fûmes si bouleversés, nos larmes inondèrent tant l’Égypte que moi, Dieu-Nil, je n’en “crue“ pas mes yeux…
Puis le Nil se tut, encore tout ému. Il décida de refaire un petit tour vers cette pyramide de verre à l’envers qui l’interloquait. Il y admira son reflet.
Ils partirent en direction du pont de la Concorde. - Vois-tu, dit la Seine, ton benben, cil d’Oudjat, rai de Râ est bien là, devant toi…
- Ô ma sœur, je le sens si las, si sombre, il n’a plus rien ici à sa mesure hormis son ombre.
La Seine de répondre : - Oui… Mais quand même, ce voyage, quelle aventure !
Et tu penses bien que j’étais là ! Je suivais ces travaux entre Louqsor et Paris avec anxiété certes, mais vite je fus rassuré en voyant ce petit Bès travailler avec ardeur! Un véritable Vizir celui-là ! Cela me ramenait au bon vieux temps… Je surveillais Lebas d’en haut en quelque sorte, prêt à l’aider d’une manière ou d’une autre… Jamais il n’eut besoin de ma providence. Sacré petit homme, un brave parmi les braves, courageux, talentueux… Vie- Prospérité-Santé pour toi Jean-Baptiste Apollinaire Lebas !
Pourquoi ce petit Bès ? Caractéristiques identiques à ce Dieu quant à la taille et aux chorégraphies gesticulatoires incessantes dont il gratifiait souvent les assemblées d’ouvriers. Tous les trois gestes, il s’épongeait le front, la nuque, regardait au ciel… L’obélisque et lui ne faisant plus qu’un, il s’était posé tout ce poids sur ses épaules ! Cette responsabilité « pharaonique », du transport de Thèbes à Paris s’est muée assez rapidement en une sorte de cérémonie égyptienne aux rites mystérieux. Chacune des opérations posait problème, et à chacun d’eux il y apportait quasi instantanément des réponses égyptiennes avec des solutions parisiennes… Je lui insufflais par moment ce frisson d’énergie qui ne provient que de notre Monde mais jamais Ô grand jamais il ne s’en servit. Son savoir-faire resterait cartésien, parfaitement parisien et quand même, un peu égyptien !
Selon votre comptage du temps, nous étions en cette place, le 25 octobre 1836, votre Roi étant Louis-Philippe, et moi, confortablement installé sur mon petit nuage je regardais Jean-Baptiste Apollinaire diriger la manœuvre. Son cœur bâtait si fort qu’il paraissait vouloir redresser l’Égypte toute entière à lui tout seul!
Te rappelles-tu ? Après que le Luxor remorqué par le Sphinx, amarra pont de la Concorde, Il eut fallu tiré les 23 mètres de mon monument et ses 230 de vos tonnes sur une rampe de 120mètres. Bravo !
Une fanfare entonnait les mystères d’Isis de Mozart pour encourager les 350 artilleurs à la manœuvre ! 11 heures 30 le 25 octobre 1836 l’obélisque est paré, le clairon résonne, l’ordre est donné… 14 heures 30, tout est terminé, , la mystique antenne est plantée, l’obélisque est bien dresser, le contact est rétabli, Champollion a réussi…
Je me rappelle à ce propos que votre monarque fit preuve de bien peu de foi en cette circonstance puisqu’il préféra s’éclipser tout le temps de ce travail pharaonique pour ne réapparaître qu’une fois mon rayon de RÂ installé sur son nouveau sol, tandis que Jean-Baptiste Lebas-Vizir lui, se collait au monument sur son piédestal bien décidé à y être englouti en cas d’échec… Quel panache !
Notre Jean-François, le dernier de mes scribes, n’imaginait point mon rayon en ce lieu. Mais quoi… Monge, Bertholet, Denon, Champollion, Mariette, Maspero, Desroches-Noblecourt, la transmission entre Louxor et Paris est établie! Il serra fort la main de sa sœur, inspira profondément. Oui, quelle aventure…
La Seine regarda le ciel, compta les étoiles si peu nombreuses entre les nuages car ici, en Occident, on ne lève les yeux que par dépit, hélas… la beauté céleste, l’infini, passent bien après la personnalité de tout à chacun, un monde en “et moi“… Dommage, c’est cartésien, c’est comme ça …
Le Nil est immobile. Sa sœur la Seine le regarde, s’apprête à lui poser une question lorsque soudain elle perçoit un air dans le lointain. Une grande émotion la surprend alors. Entends-tu mon frère ? Le ciel se pare alors d’un manteau lumineux qu’elle ne lui connaît point. Les ténèbres scintillent, les unes après les autres les étoiles se révèlent… Chacune y va de son plus bel éclat.
La Seine frémit, cela se rapproche.
La fréquence est basse, envoûtante, comme venue d’un autre monde. Silencieuse, elle assiste à cette scène mystérieuse.
Son attention est attirée soudain par un phénomène étrange.
-Regarde mon frère ce tourbillon de sable là-bas vers le métro ?
Un cône scintillant évolue lentement, ildécrit un cercle parfait sur la place puis autour de l’obélisque Sa toute puissance maîtrisée s’en vient lécher les visages du frère et de la sœur spectateurs puis s’en retourne lover l’aiguille égyptienne dont la silhouette s’évanouie.
Le Nil reste immobile, les yeux clos. Il est un Dieu, témoin Ô combien habitué de ces initiations aux sens impénétrables, hermétiques dont leur dernier « scribe » a su en franchir les seuils. Il passa sa tête, puis un bras, puis une jambe, et enfin, après avoir pris son “inspiration“ maximale se jeta dans les sables chauds de ses vieux Égyptiens.
- Re-naissance, dit le Nil… Jean-François Champollion n’est pas allé vers l’Égypte, c’est l’Égypte qui est revenue à lui. Il ne l’a point découverte, il s’est souvenu. Tout était en lui déjà, dans chaque organe, dans chaque cellule. Peut-être trop…
Le grand Dieu Nil se remémore à l’instant ces mots du déchiffreur dans l’hypogée de Séthi, comme une prière : “je veux être seul afin d’entendre la voix des ancêtres“. Oui, à toi, notre fils, nous parlons car tu nous a écouté, tu nous entendu, tu nous a compris. Nous te redonnons vie. Le tourbillon autour de l’obélisque s’accélère soudain, s’éclaircit, enfin s’étire vers la nuit.
Le Nil rouvre les yeux, regarde sa sœur la Seine encore toute émue par ce tableau.
-Dis-moi mon frère, as-tu comme moi aperçu deux ombres autour de ton obélisque ? Ne me dis pas que c’était…
- Oui ma sœur, c’était bien eux… Viens, suis-moi…
Il l’entraîne vers la rue de Rivoli, s’arrêtent devant la bouche du métro, regardent au-dessus d’eux le portique “Guimard“ de la station de métro : Concorde-Champollion.
Ils s’en revinrent aux quais, silencieux, heureux, comblés, ravis. Ils se miraient chacun dans le reflet de l’autre quand soudain la Seine se jeta à l’eau…
- Pourquoi, mon frère ?
- Pourquoi quoi, ma sœur ?
- Pourquoi lui ?
- Pourquoi Jean-François ?
Le Nil réfléchit un court moment, fit onduler son courant faiblement tout d’abord, puis accentua progressivement la cadence comme s’il tournait des pages d’eaux.
Écoute ma sœur la Seine, sache que pour toutes les questions concernant Jean-François Champollion, je ne vois qu’une seule réponse, celle-ci :
“ Si quelqu’un nait de la chambre nuptiale, il recevra la lumière“.
(Évangile de Philippe, 167)
FIN.